Depuis plusieurs années, les Courbevoisiens voyaient, désolés, sombrer dans la décrépitude l’un des monuments les plus intéressants de notre ville, le Pavillon des Indes. Aujourd’hui, grâce à l’action déterminée de Jacques Kossowski et d’Yves Jean, adjoint à la culture, c’est non seulement la réhabilitation du monument qui a été lancée, mais aussi un véritable projet culturel pour animer ce lieu, lui rendre sa vocation originelle, et l’ouvrir à tous les Courbevoisiens.
Le projet de rénovation du Pavillon des Indes vise à faire revivre sa vocation d’atelier d’artiste tout en garantissant une ouverture à tous les Courbevoisiens. Un partenariat conclu avec l’Ecole des Beaux-Arts de Paris permettra d’offrir la résidence au Pavillon à un jeune sculpteur. L’intérieur du Pavillon sera aménagé en plusieurs espaces : un logement pour l’artiste ; un atelier sous double hauteur, dont la mezzanine sera accessible au public sur rendez-vous, pour voir l’artiste à l’œuvre ; un sous-sol technique permettant notamment le passage des matériaux nécessaires à la sculpture et au stockage ; un espace extérieur protégé permettant l’exposition de certaines œuvres ; enfin, la partie du Pavillon datant de 1878 sera ouverte au public sur rendez-vous et communiquera avec la mezzanine de l’atelier. L’espace intérieur du Pavillon est réduit et ne peut accueillir que peu de public ; en jouant sur cet espace et sur les possibilités d’exposition extérieure, ce projet tire le meilleur parti du bâtiment. Il le rend aux Courbevoisiens, tout en perpétuant la tradition de mécénat et de création artistique associée à ce lieu – à l’exemple du Prince Stirbey accueillant Carpeaux à la fin de sa vie dans le Château de Bécon.
Cette rénovation s’inscrit dans le cadre plus large de la mise en valeur du Parc de Bécon, qui comprend le musée Roybet-Fould, l’ancienne orangerie du château, les vignes de Bécon, un théâtre de plein air et un ensemble de sculptures, notamment de Jean-Baptiste Carpeaux. La cohérence de cet ensemble réside en grande partie dans le dialogue entre le Pavillon des Indes et la façade du musée, qui est celle du Pavillon de Suède-Norvège de la même Exposition universelle ; à l’heure où s’ouvre l’Exposition universelle de Shanghai, Courbevoie doit valoriser ce patrimoine exceptionnel et rappeler combien notre ville, par sa diversité même, représente bien l’idéal d’ouverture au monde qui est celui de ces expositions. Les premiers résultats de l’étude visant à réhabiliter Parc de Bécon ont été présentés en réunion publique ; le projet définitif sera bientôt soumis aux Courbevoisiens ; il permettra de redonner de la vie, du lustre et de la cohérence à ce magnifique ensemble paysager et culturel. Ce projet culturel ambitieux montre la volonté de la municipalité actuelle de soutenir la création contemporaine, de la faire partager à tous les Courbevoisiens, tout en assurant la préservation du patrimoine de la commune. C’est un exemple très intéressant d’une réhabilitation respecteuse du passé, qui utilise l’histoire du bâtiment pour lui donner un avenir. Nul doute que le Pavillon des Indes rénové ne devienne un des symboles du dynamisme, de l’ouverture culturelle et de la qualité de vie à Courbevoie.