Courbevoie, comme beaucoup de communes d’Ile-de-France, a vu sa population lycéenne augmenter ces dernières années. Le lycée Paul Lapie est en sureffectif, et depuis cette année des élèves sont envoyés dès la Seconde au Lycée Albert Camus à Bois-Colombes ; le lycée Lucie Aubrac temporaire est plein. Quant aux lycéens qui s’inscrivent en cours de cycle pour diverses raisons, ou qui veulent poursuivre des sections dont les effectifs sont complets dans nos lycées, ils se voient de plus en plus souvent proposer des lycées lointains, à leur grand désespoir et à celui de leurs familles. Régulièrement, je suis confronté dans ma délégation à la mairie à ces cas difficiles. Des situations qui auraient pu être évitées si la région Ile-de-France, gérée par le socialiste Jean-Paul Huchon depuis 1998, avait tenu ses promesses concernant la construction du lycée Lucie Aubrac. Ce lycée, d’abord ouvert sur le site des Renardières pour 500 élèves en 2007, devait intégrer rapidement des locaux neufs (1500 places prévues désormais), afin que les lycéens de la ville puissent poursuivre leur scolarité dans de bonnes conditions. Jacques Kossowski, député-maire de Courbevoie, a été particulièrement actif sur ce projet depuis l’origine. Las, s’il a bien été inscrit au plan pluriannuel d’investissement de la région pour la première fois en 2006, les premiers crédits n’ont été votés qu’en 2013. Le concours pour l’architecte a déjà eu lieu en 2013….. Il a donc fallu 7 ans pour faire voter les premières études. Pour mémoire, il y a eu un échange de terrain avec le Conseil départemental des Hauts-de-Seine pour la construction du collège Pompidou qui a ouvert ses portes en 2010. Cela fait donc 5 ans que le terrain est libre. Même en tenant compte du nouveau planning établi par la région en 2012-2013, on compte déjà 1 an et demi de retard dans le chantier. L’ouverture nous est promise à la rentrée 2018. Peut-on encore croire ce Conseil régional ?
La situation de Courbevoie n’est pas isolée, ni en Ile-de-France, ni dans les Hauts-de-Seine.
Comme l’a souligné Valérie Pécresse, tête de liste des Républicains et de l’UDI pour les prochaines élections régionales des 6 et 13 décembre 2015, cette situation est d’abord due à une indifférence face à l’accumulation de retards. Par exemple, en 2010, 1 opération sur 3 de rénovation-construction est en retard ; c’est 1 sur 2 en 2011, 2 sur 3 en 2014, 3 sur 4 en 2015. Sans parler des retards en termes de mise en accessibilité des établissements…. Comment expliquer une telle dérive ? Une dérive d’autant plus grave que la poussée démographique des années 2000 n’a pas été anticipée. On sait pourtant depuis 15 ans que le mini baby-boom des années 2000 entrera au lycée en 2015. Cela représente environ 7000 naissances, soit 6 nouveaux lycées. Pourtant, la région n’a pas anticipé l’arrivée de ces nouveaux lycéens, alors même que 10% des lycées sont d’ores et déjà en situation de sureffectif. Au-delà des classes surchargées qui détériorent les conditions d’apprentissage, ces sureffectifs posent de sérieux problèmes pour la restauration scolaire. Rien n’a été fait pour suivre les projets correctement, pour anticiper, du point de vue budgétaire également. La région a délibérément choisi de couper les crédits dédiés à la construction et à la rénovation des lycées, lesquels ont chuté de25%depuis le début de la mandature (520 M€ en 2010 et 373 M€ en 2014). Entre 2006 et 2014, l’investissement dans les lycées a baissé de -132 M€ (505 M€ en 2006 et 373 M€ en 2014) quand dans le même temps, les crédits aux associations enregistrait une hausse +199 M€ (338 M€ en 2006 et 537 M€ en 2014). Comment expliquer ces priorités ? Le problème est bien politique : c’est une gestion entière qui est à bout de souffle.