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Élection à la présidence du CRIPS

CRIPS

Ce mercredi 17 février, j’ai été élu Président du CRIPS, organisme associé de la Région Île-de-France dédié à la prévention et à la lutte contre le sida, les IST, les addictions. Voici quelques éléments de mon intervention à cette occasion.

Je tenais tout d’abord à remercier pour leur confiance l’ensemble des membres du Conseil administration qui m’ont élu président du Centre régional d’information et de prévention sida de la Région Ile-de-France. Le CRIPS est synonyme d’engagement depuis sa création, d’une volonté politique en matière de santé publique. Le CRIPS est l’affaire de femmes et d’hommes engagés. Vous pouvez compter sur mon engagement, un engagement commencé il y a plus de dix ans au Ministère de la Santé et qui s’est toujours poursuivi.

Je voulais aussi vous dire combien je suis heureux d’être accompagné dans cette tâche par un bureau qui représente lui aussi l’engagement. Des élus engagés, Vincent Roger et Florence Berthout, une professionnelle de santé reconnue par tous, le Professeur Anne-Claude Crémieux, et une directrice d’association, Bernadette Rwegara, dont nous connaissons tous l’action.

Cher Jean-Luc Romero, ce n’est en aucun cas une page qui se tourne aujourd’hui, c’est une histoire qui continue de s’écrire avec tous ceux qui sont investis dans la lutte contre le Sida. Je sais l’engagement qui a été le tien au CRIPS, et je voudrais le saluer, et t’en remercier. Nous sommes très heureux de pouvoir continuer à compter sur toi au sein de ce Conseil d’administration. 

Je remercie tous les membres du précédent bureau, et bien évidemment les équipes du CRIPS au premier rang desquelles le Directeur général Michel Bourrelly, ainsi que Bastien Vibert, pour le travail accompli ces cinq dernières années – ces vingt-huit dernières années même pour certains d’entre vous.

Bien évidemment, nous nous situerons dans une continuité par rapport à votre action. Une continuité s’agissant du développement de la prévention sur toute la région, puisque ce sont 150 000 jeunes qui sont sensibilisés chaque année par le CRIPS. Une continuité de cette mission de formation et d’information, de documentation, pour laquelle le CRIPS est reconnu.

Une continuité dans la prise en compte des fragilités multifactorielles, en associant lutte contre les infections sexuellement transmissibles et lutte contre les addictions par exemple, mais aussi lutte contre les discriminations. La lutte contre les discriminations est aussi un objectif de santé publique, nous ne devons jamais l’oublier, et le CRIPS doit demeurer aux avant-postes.

Une continuité dans la place faite aux associations, car la fédération de toutes les énergies est plus que jamais nécessaire pour lutter contre le VIH. Je salue d’ailleurs toutes les associations qui s’engagent dans cette lutte.

Au-delà de la continuité, ce mandat sera marqué par le développement de certaines priorités qui tiennent compte du cadre nouveau dans lequel nous nous situons.

C’est tout d’abord la prise en compte du nombre de contaminations par le VIH en Ile-de-France, première région concernée, bien au-delà de son poids démographique. La stabilité apparente cache des dynamiques entre les groupes : nous assistons à une recrudescence de l’épidémie dans certaines populations, notamment les HSH et les migrants. Il y a urgence à inverser ces courbes.

C’est ensuite la prise en compte des priorités en matière de santé publique de la Région, premier financeur du CRIPS. Je remercie Farida Adlani, Vice-présidente chargée de la santé, et Sandrine Lamiré-Burtin, présidente de la Commission santé, de leur présence. Dans son projet pour l’Ile-de-France, Valérie Pécresse a souhaité mettre en avant la prévention, et citait la lutte contre le VIH en premier lieu. La lutte contre les addictions, ainsi que celle contre toutes les IST, par exemple la chlamydia, font aussi partie de ces priorités. Ensuite, nous sommes déterminés à lutter contre les déserts médicaux ; nous ne devons pas oublier le rôle des inégalités de prévention dans la réduction de ces inégalités territoriales. La volonté de la Présidente de doubler l’aide à la mutuelle de santé étudiante s’inscrit également dans cette priorité d’attention aux publics fragiles. Enfin, Valérie Pécresse a souhaité mettre l’accent sur la formation des professionnels de santé, à laquelle le CRIPS prend toute sa part.

C’est encore la prise en compte des contraintes budgétaires. Je crois de ce point de vue-là que nous pouvons faire plus et mieux avec moins, et d’ailleurs ce travail a été engagé au niveau du CRIPS. Mais les économies n’ont jamais fait une politique de santé publique. C’est en fonction de nos objectifs que nous devons construire nos budgets, pas l’inverse.

Enfin, nous devons prendre en considération le tournant historique que nous vivons dans la lutte contre le VIH/sida. La généralisation des auto-tests est une donnée majeure pour renforcer le dépistage. L’autorisation de la PrEP par le ministère de la santé le 23 novembre dernier change la donne en matière de prévention. C’est un espoir nouveau, et une grande responsabilité pour nous, celle d’installer une démarche de prévention combinée qui a montré sa réussite aux Etats-Unis notamment. Il s’agit bien de la prévention combinée, pas d’un nouveau discours de prévention, et c’est cet équilibre que nous devrons aussi trouver.

L’engagement de tous les acteurs est là, comme l’a montré la mairie de Paris avec le rapport de France Lert sur la stratégie 90/90/90. Nous nous inscrirons dans cette démarche en tant que partenaires, et je voudrais d’ailleurs saluer Bernard Jomier, Adjoint à la maire de Paris. C’est cet horizon 2020 qui doit nous animer. Car notre responsabilité est historique : faire de la génération qui naît aujourd’hui la première génération sans sida depuis trente ans.

Les perspectives 2016 s’inscrivent dans le cadre de ce tournant. Il faut aller davantage encore vers les publics qui ont des fragilités multifactorielles, et se pencher sur les mécanismes de la prise de risque et de la non observance.
Il faut aller sur les nouveaux lieux, y compris virtuels, où vivent et échangent les populations concernées par le VIH, et notamment les jeunes gays, en multipliant des outils numériques qui soient véritablement adaptés. Nous présenterons le 15 mars prochain une application destinée aux femmes séropositives, Entr’elles, qui est la preuve de notre capacité à développer de nouveaux outils adaptés. Je remercie d’ailleurs notre trésorière de nous accueillir pour cette manifestation.

Il faut renforcer notre présence sur tous les territoires de la Région, grâce aux manifestations que nous accompagnons, grâce au BIP, le bus du CRIPS, afin de lutter contre ces inégalités de prévention, il faut également que le CRIPS retrouve sa vocation de lieu d’accueil qu’il avait avec le Cybercrips. Pour cela, nous allons entamer les démarches pour déménager le siège du CRIPS, avec la volonté de faire mieux avec moins. Moins de loyer, mais mieux accueillir le public.

L’année 2016 sera également marquée par la Conférence internationale de l’IAS, au cours de laquelle le CRIPS jouera un rôle moteur pour toute la France, et au-delà le monde francophone. Cela sera l’occasion de nouer des partenariats, d’échanger sur les bonnes pratiques, et de montrer l’engagement résolu de l’Île-de-France contre le VIH. Dans ce domaine aussi, nous pouvons être n°1 en Europe !

Ce ne sont que quelques perspectives, car c’est ensemble que nous construirons ces actions, tous ensemble j’en suis certain, guidés par nos seuls objectifs de santé publique au service des Franciliennes et des Franciliens.

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