Pour son édition 2016, le Sidaction a décidé de faire un focus sur les jeunes. En tant que président du Crips d’Île-de-France, organisme associé de la Région qui sensibilise près de 150.000 jeunes par an, je ne peux, bien sûr, qu’approuver le choix qui a été fait. Pourquoi ? Plutôt que de longs discours qui pourraient donner l’impression d’une forme de paternalisme, je préfère vous donner un nombre : 24.
24, c’est en pourcentage l’augmentation du nombre de contaminations au VIH chez les 15-24 ans depuis 2007 et ce, alors qu’une baisse avait été constatée entre 2003 et 2007 !
Cette situation extrêmement problématique, elle est la conséquence, entre autre, d’un manque d’information ou en tout cas d’un défaut d’appropriation du message de prévention. C’est ce que met en exergue la dernière enquête de Sidaction. Ainsi, ce sont 17% des 15-24 ans qui pensent que la pilule du lendemain permet d’empêcher la transmission du VIH et 20% affirment que le virus du sida peut se transmettre via un simple baiser…
Alors, il ne s’agit pas là de pointer du doigt une quelconque ignorance des jeunes. Il ne s’agit pas non plus de réagir en culpabilisant ou en faisant peur, leviers dont l’inutilité est connue et l’inefficacité largement documentée. Il s’agit pour nous de nous de nous interroger sur nos méthodes et sur nos approches. Pourquoi aujourd’hui la situation est celle qui est décrite ? Elle doit nous faire réfléchir et surtout nous faire agir. Bien sûr, la réponse est complexe et elle englobe un nombre d’éléments et de déterminants à prendre en compte.
Au Crips Île-de-France, nous avons une méthode d’intervention qui met au cœur de notre action, non pas l’apport d’arguments d’autorités et de vérités « servies sur un plateau » mais bien plus l’interactivité et la discussion, dans une approche de prévention globale au service de la santé des jeunes. C’est bien là la seule méthode efficace afin, d’une part, de faire diminuer les comportements à risque chez nos jeunes, d’autre part de permettre une acquisition pleine et entière de l’information.
C’est notre action au quotidien mais nous pouvons toutes et tous être des acteurs de la lutte contre le sida. Alors, ce week-end, faites le 110 !